Lorsque j’ai commencé à jardiner en 2012, je ne pensais pas pouvoir planter des rosiers, même un seul, dans mon jardin de poche de 160m2 dans une résidence dite à l’américaine en région parisienne.
La rose y est entrée pourtant un beau jour lorsque j’ai fait une de mes plus belles rencontres jardinesques. J’ai fait la connaissance d’André Eve, le jardinier des roses. L’homme était extraordinaire à bien des égards et d’une grande gentillesse, humble aussi comme le sont souvent les grands hommes. Ses yeux malicieux pétillaient lorsqu’il parlait de ses rosiers et de sa collection de vivaces. L’écouter était un vrai bonheur. J’entends encore sa voix. Il m’a fait visiter son jardin personnel, tout en courbes, mélangeant de façon si harmonieuse et si douce les roses et les vivaces. Cela a été une révélation, un coup au cœur. Grâce à lui j’ai compris que je pouvais moi aussi planter des rosiers dans mon jardin. Il m’a conseillé mes premiers rosiers.
Lorsque André Eve est parti fleurir un autre jardin plus céleste en août 2015, la tristesse était grande. Aussi, la décision a été très vite prise par ses amis de créer une association pour conserver et restaurer le patrimoine floral extraordinaire qu’il a laissé et peut-être aussi un peu pour ne pas le laisser partir tout à fait. C’est donc tout naturellement que j’ai rejoins l’association comme bénévole.
Je n’étais pas une jardinière expérimentée mais, dans le jardin d’André Eve, on apprend vite grâce aux conseils prodigués par les membres de l’association. La première fois que j’ai pris le sécateur pour tailler un rosier, c’était un grand moment d’émotion, je n’osais pas mais maintenant j’ai moins peur. Dédoubler une vivace, facile maintenant. Faire la différence entre une indésirable envahissante et une future merveille, presque facile maintenant.
Il règne une belle ambiance dans le jardin. On “travaille” dans la bonne humeur et les jardiniers se concertent “faut il planter ceci ?, faut il arracher cela?”. Les outils circulent de main en main. Après bien des discussions, la taille peut commencer.
avant/après
Les graminées sont taillées, les jonquilles peuvent s’épanouir.
D’autres petites merveilles apparaissent en ce mois de mars
Les végétaux sont broyés et serviront de paillage pour les massifs ou rejoindront le compost.
Le temps passe si vite, les estomacs crient famine, il est temps de déjeuner. Les jardiniers-gourmands sortent de leurs paniers quelques bonnes choses à partager pour régaler toutes les papilles, salé, sucré, sans oublier un bon vin pour faire rougir les joues. Il sera à consommer avec modération car ensuite les petites mains jardinières ont du travail.
Voici quelques photos de nos mémorables déjeuner.
Le jardin reprend vie. L’âme du jardinier des roses veille toujours et, comme moi, chaque bénévole fait en sorte qu’elle y reste pour toujours et aussi pour que les visiteurs puissent s’émerveiller des trésors collectionnés par André Eve car c’est bien sa passion que nous partageons.
Là près de Malo c’est moi, Patou, bénévole à l’association des amis d’André Eve.
Patricia Mario – lejardindepatou.eklablog.com
8 Responses
Beau récit qui reflète bien l’esprit qui préside lors de nos charrettes. Merci Patricia pour cette contribution. Bisous
ha si je n’habitais pas si loin , comme je serai heureuse de venir .
Coucou Claude, j’y étais ! (Rosa) … Et comme je te comprends, toi qui aime tant les roses !
Très beau reportage Patou! J’ai été fort émue quand tu as relaté ta rencontre avec André…
C’est grâce à lui que des roses sont dans mon jardin. Je n’oublierai jamais le temps que ce grand homme m’as accordé à moi la jardiniere débutante.
Il était comme ça… Il adorait le contact avec les autres et les inviter dans son jardin…
Merci de nous faire partager cette belle aventure comme si nous y étions.Un grand regret: ne pas avoir rencontrer André Eve.
Jolie passion Patricia et merci pour ce bel article !