Une grande charrette était organisée ce week-end pour effectuer les travaux d’automne.
Nous avions fait appel à tous les adhérents de l’association pour avoir un coup de main et c’était formidable de voir arriver pour une journée ou quelques heures, de nouvelles recrues aussi souriantes qu’efficaces!
Une belle troupe de jardiniers volontaires s’est donc attelée à la tâche avec enthousiasme.
Le temps était tout à fait correct, le soleil faisait même de timides apparitions pour nous encourager et nous mettre du coeur à l’ouvrage! Et le coeur y était, c’est certain! Il faut voir le travail abattu sur deux jours pour comprendre la belle énergie qui nous animait tous!
La priorité était de dégager le pied des rosiers. La plupart étouffaient, encerclés par des vivaces devenues envahissantes. Certains même disparaissaient complètement, engloutis dans la végétation. On en a retrouvé dont on ne soupçonnait plus l’existence, si petits et chétifs au milieu d’une marée d’asters ou d’houttuynia cordata… C’était une véritable “mission de sauvetage”!
Dans le massif de droite, à l’entrée du jardin, où le magnifique rosier ‘Rosalita’ règne en maître, l’houttuynia cordata avait tout envahi!
Véronique, Odile et Claude s’y sont attaqués avec courage et persévérance.
A l’avant-plan, toutes les vivaces ont carrément été déterrées puis replantées, afin de pouvoir éliminer un maximum de racines de cette envahisseuse au feuillage enjôleur! On a retrouvé de tout petits rosiers malingres, des hémérocalles, des heuchères et de nombreuses étiquettes dont les plantes correspondantes avaient disparu.
A la fin de la journée, le résultat est impressionnant! Ça fait vide maintenant mais chaque plante va pouvoir enfin s’épanouir sans la concurrence déloyale de l’houttuynia!
Avant-après…
Par la force des choses, il a donc fallu diviser de nombreuses vivaces et graminées pour ramener les touffes à des dimensions acceptables et discipliner celles qui lançaient leurs racines en tout sens…
Ici, le pavot blanc de Californie (Romneya coulteri) avait envahit les 2/3 du massif et même lancé ses puissants rhizomes à travers les allées jusqu’aux massifs voisins! Voyez à quel point ce buisson au feuillage bleuté de plus d’1,60m se montrait encombrant.
Les rhizomes mesuraient plusieurs dizaines de cm de profondeur! Les arracher a été un travail de forçat pour Patrick et Aline! On a décidé de n’en laisser qu’une touffe dont on devine les tiges glauques à l’avant plan sur la photo de droite. Cela a permis de mettre à jour un rosier, heureux de respirer à nouveau.
Dans le même massif, histoire de ne pas faire les choses à moitié, c’est l’aster tataricus qui s’était semé partout!
Là, une pauvre heuchère se faisait engloutir mais là voilà qui revit!
Remarquez au passage que le conifère derrière a été taillé par Pierre-Adrien et Paul!
Les visiteurs pourront dorénavant passer dessous sans se pencher. Cet espace a ainsi gagné en transparence et offre à présent une belle perspective. La lumière est de retour.
Béné et Aline admirent le rosier qui a retrouvé une vraie place de choix, débarrassé des branches du conifère qui l’enlaçaient d’un peu trop près.
Autour du petit banc en pierre, Béné, Aline et Aline se sont affairées durant des heures. Elles ont redécouvert un joli euonymus et le rosier ‘Robert le Diable’ puis dégagé le pied de ‘Chloris’ envahi d’asters. Elles ont déplacé de quelques pas un superbe chrysanthème blanc pour qu’il soit mieux mis en valeur.
Didier et Graciane se sont occupés du centre de ce massif tandis qu’Isa arrangeait la bordure devant ‘Single Cherry’ au splendide feuillage rouge.
Dans deux massifs différents, les silphium perfoliatum couvraient plusieurs mètres carrés, volant la place d’autres belles plantes et même cachant un très bel érable. Dans le massif de l’érable, Didier et Graciane avaient beaucoup à faire aussi! C’était un véritable fouillis dans lequel il fallait remettre de l’ordre!
Nous avons donc décidé de ne garder qu’un seul morceau de silphium perfoliatum, planté à gauche de la cabane. Il y sera davantage à sa place.
Mais ici, ils ont tous été enlevés à la pioche! Cela fait de la place aux hélianthus ‘Lemon Queen’.
Ensuite, Patrick et Arnaud ont déplacé légèrement le sambucus nigra.
Les hélianthus ‘Lemon Queen’ ont d’ailleurs été réduits à une touffe et légèrement éloignés de l’allée. Ainsi les heuchères retrouvent leur place en bordure. Isa et Patou ont rajeuni la superbe heuchère baptisée ‘Andréo’ par André, un semis inédit de son jardin.
Enfin, les massifs ont été nettoyés à fond: désherbage et ramassage des feuilles mortes des rosiers afin que des champignons pathogènes ne passent pas l’hiver à leurs pieds.
Autre priorité: amender tous les massifs pour enrichir la terre.
Lors des précédentes charrettes, nous avons souvent constaté la pauvreté de la terre et l’absence de vie dans le sol. Il était absolument nécessaire d’incorporer un bon amendement organique pour améliorer la structure du sol. Nous avons épandu 2kg/m².
Au cours de l’année écoulée, et malgré notre bonne volonté, nous nous sommes aussi rendus à l’évidence que nos interventions ponctuelles dans le jardin ne pouvaient remplacer efficacement le travail quotidien qu’y faisait André Eve avec assiduité. Les adventices reprennent vite le dessus après notre passage et la sécheresse a fait des dégâts cet été car nous n’étions pas là pour arroser assez régulièrement.
Notre comité technique a donc prit la décision d’amener un paillis de BRF (broyat de feuillus). Cette décision était difficile à prendre car elle va à l’encontre des idées d’André Eve qui préférait voir la terre nue. Or, dans la mesure du possible, nous nous sommes fixés comme ligne de conduite de respecter la philosophie d’André dans son jardin.
Néanmoins, ce paillage aura de multiples avantages dans le fonctionnement actuel du jardin. Il va permettre de diminuer considérablement le développement des mauvaises herbes, de maintenir l’humidité du sol et donc limiter les arrosages, enrichir le sol en se décomposant en humus et favoriser la vie microbienne du sol.
A midi, nous méritions bien une pause déjeuner! Et quel repas de roi! Chacun a apporté un plat de pâtes, un pain, un pâté ou du fromage, des raisins, un dessert maison, un bon vin ou du café… Nous avons partagé un véritable banquet!
On sent davantage le froid quand on s’arrête de travailler, nous remettons nos vestes…
Malgré la belle équipe qui s’était rassemblée, nous n’avons pu finir que la moitié des massifs, en deux journées. Une prochaine charrette sera sans doute planifiée bientôt et nous aurons besoin de renforts, de petites mains comme de gros bras! N’hésitez pas à nous rejoindre, la bonne humeur est garantie!
Nous serons récompensés de nos efforts! Le paradis d’André Eve se prépare non seulement à passer l’hiver sous sa belle couverture mais aussi à nous ravir dès le prochain printemps et durant tout l’été, avec des plantes en pleine santé!
Malorie Hicorne pour l’Association des Amis d’André Eve
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