De la neige, de la grêle, une tempête… On se demandait bien ce qui allait nous tomber sur le coin du nez pour cette charrette de février, vu les flocons qui tombaient encore moins de 24h avant notre intervention. Eh bien, contre toute attente, c’est un grand et fier soleil qui nous a encouragés pour notre première grosse intervention de l’année ! À croire que quelqu’un, là-haut, avait soufflé sur les nuages pour mieux regarder nos trombines travailler et jeter quelques aiguillons sur nos postérieurs dressés !Il faut dire qu’aiguillons, yeux et coupes nettes étaient à l’ordre du jour de ce gros week end.
Lorsque nous sommes arrivés c’était encore un peu l’hiver. Outre la neige de la veille, les graminées sèches volaient joliment dans le vent, les gracieuses hellébores enfilaient leurs beaux tutus et certains rosiers arboraient encore fièrement les cynorhodons que les oiseaux avaient manqués.
Et puis notre petite troupe est arrivée! Chacun a d’abord démarré par une séquence émotions. Pour certains, l’émotion de fouler les allées pour la première fois depuis cet été. Pour d’autres, l’émotion de voir tant de belles volontés réunies autour de ce projet. Je fais partie de ceux-là. Voir que tant d’amis, passionnés et généreux lurons, viennent et reviennent, après quelques minutes ou des heures de voiture, après de longues années ou bien même sans connaître André, ça fait vraiment chaud au cœur. Chers amis, je veux sincèrement vous dire merci.
Et une fois que tout le monde a sorti ses spécialités et ses fabrications maison du sac, vous imaginez l’émotion…!
Alors même que notre joyeuse ribambelle s’apprête à enfiler bottes, gants et sécateurs pour refaire une petite jeunesse au Jardin, certains d’entre nous ne peuvent résister… Tout au bout de l’allée, elle est là. Fière et droite comme un I. Parée d’une ombrelle comme pour résister à ce fort soleil.
Dame Cabane.
Nous vous l’avions annoncé, dès le début, la sauvegarder était notre priorité. C’était un pari totalement fou mais vous savez ce qu’on dit… Plus on est de fous, plus on rit… Et on réussit!
Nous sommes heureux de vous la montrer aujourd’hui. Alors oui, il reste encore à s’occuper de la toiture, de la lasure, mais le plus dur est fait.
Petit à petit, le groupe avance. On taille, on nettoie, on désherbe, on rattache les lianes sur les nouvelles pergolas. On mesure, on note, on dessine et on s’émeut de découvrir la logique qui avait guidé le dessin du jardin et ses allées de septante centimètres. A croire que c’était pensé juste pour que nous ayons le plaisir d’entendre ces jolis “septante” belges aux quatre coins du jardin!
On papote aussi. Un peu, beaucoup. (Oui d’accord, surtout les filles!) L’association des Amis d’André Eve c’est ça aussi. Rencontrer les amis des amis et… se lier d’amitié. En ça, on poursuit bien la philosophie de l’artiste, non?
Et puis, après deux jours “d’intervention” (André disait toujours que ça n’était jamais du travail), on fait quelques pas en arrière et puis on observe. Les massifs sont redescendus d’un cran, beaucoup de rosiers sont raccourcis, mais surtout, plein de lumières jaillissent de ça, de là. L’hiver est finit, le printemps semble déjà là. Les jonquilles explosent, les feuillages panachés semblent clignoter tant ils conjuguent jaune poussin et vert tendre. En à peine quelques heures le visage du jardin a vraiment changé. Et dire qu’il neigeait encore 48 heures avant… On aurait presque envie de ressortir les demoiselles. Le soleil s’est caché, comme pour laisser les plantes diffuser la lumière. La magie du jardin est là. Le coup d’envoi est donné!
Prochaine charrette demain, il n’y a plus qu’à !
Sandra pour Les Amis d’André Eve
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